Qui n’a pas entendu parlé d’entreprise libérée ? De management transversal ou horizontal ?
C’est avant tout une façon de concevoir l’entreprise, qui s’oppose au management vertical (hiérarchique et pyramidal) que nous rencontrons dans la plupart des entreprises.
D’un côté nous avons donc l’entreprise verticale qui fonctionne sur un mode décisionnel « top-down », et dont les responsabilités et les rapports hiérarchiques sont bien déterminés. Le manager dispose d’une autorité directe sur son équipe et il a le monopole de la définition des missions et des objectifs de ses équipes. Il évalue les performances et il a une influence décisive sur la rémunération et l’évolution professionnelle de ses collaborateurs.
Dans plusieurs articles sur le blog Changestorming (Le bonheur au travail, Génération Y, Airbus vs Spaghettis, Notez votre chef de projet), j’ai parlé de l’évolution de la société et des organisations vers un management transversal.
C’est donc le moment d’approfondir le sujet !
Le système vertical fait l’objet depuis plusieurs années de nombreuses critiques. Il est considéré comme trop rigide dans un monde où la mobilité professionnelle et l’innovation sont désormais les moteurs de croissance de l’entreprise. Le processus décisionnel est ralenti du fait des trop nombreux échelons hiérarchiques, alors qu’il est désormais nécessaire d’être très réactif pour faire face à la concurrence. Dans ce type de management les employés tendent à se sentir déresponsabilisés et bridés dans leur autonomie et leur créativité. Cela ne favorise pas l’innovation.
Face à ces problèmes, les leaders de pensée, les bloggers, les communautés… ont mis en avant un autre type de management : il s’agit de l’entreprise transversale. Il faut donc faire tomber les modèles hiérarchiques et mettre tout le monde sur un pied d’égalité. Mais concrètement en entreprise comment fait-on ? Et comment cela s’applique-t-il aux projets de changement ?
Le chef de projet transverse
Car avant de devenir un modèle pour l’entreprise, la transversalité s’est intègrée petit à petit dans la gestion des projets de changement.
Le chef de projet est devenu le coordinateur d’un ensemble dont les acteurs ont des objectifs et des besoins différents, voire contradictoires. L’enjeu est de conduire chacun à s’impliquer dans la réussite collective.
Le chef de projet transverse a ainsi contribué à la création de nouveaux outils, tels que les plateformes participatives afin de permettre la mise en commun des informations, des ressources, des compétences et des idées à travers les différents services. En matière de recrutement, l’évolution du management s’est également accompagnée d’un changement des profils recherchés. On recherche désormais davantage des profils atypiques, pluridisciplinaires et polyvalents.
Le chef de projet transverse doit en effet s’adapter au contexte de son projet et être capable de mobiliser et de relier des ressources qui travaillent dans des services différents et qui ne sont mises en relation qu’à travers le projet.
Le chef de projet transverse est donc un chef de projet qui n’a pas d’équipe !
En effet, si pour réussir dans sa mission transverse, le chef de projet a besoin de la contribution d’acteurs dispersés dans plusieurs services ou sur plusieurs sites, il ne dispose pas d’une équipe dédiée. Ajoutons que sa mission transversale n’est pas nécessairement prioritaire pour les acteurs et leur hiérarchie.
« Le chef de projet transverse est un chef de projet qui n’a pas d’équipe »
J’ajouterai que pour réussir dans sa mission transverse, le « chef de projet sans équipe » doit en particulier dépasser l’approche « Command & Control » pour devenir un guide afin d’assurer l’animation et articuler la pluralité des acteurs-réseaux. Il doit s’évertuer à faire émerger des idées qui n’existaient pas dans les idées de chacun des acteurs prises isolément.
Le « chef de projet sans équipe » doit accepter des prises de décision plus transversales. Il doit
comprendre qu’il ne va pas perdre de pouvoir, mais qu’animer les échanges transversaux lui permet de rester au centre de l’information.
Le « chef de projet sans équipe » doit accepter le respect de temps longs qui sont non-rentables, mais qui sont non-oisifs, malgré la pression des délais.
Merci Dominique, nous partageons la même vision de l’entreprise et de ce que doit devenir le management.
Récemment, France 2 a diffusé un reportage sur le thème de l’entreprise libérée. On sent que le sujet passionne. La société change, l’entreprise change, les salariés changent, le chef de projet ne doit pas rater le train !