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Hack a thon? Hack athon? Kézako?!!

Avant de tomber sur un article parlant du sujet dans Les Echos, je n’avais jamais entendu ce mot, bien qu’il s’agisse d’un phénomène de plus en plus populaire.
Je décidais donc de me rendre sur les lieux d’un hackathon qui se tenait près de chez moi pour voir ce qui causait tout ce buzz sur Internet.

Sur place, un grand hangar dans lequel des centaines de personnes de tout âge et de tout horizon travaillent sur leur PC et 2 ou 3 écrans en même temps. Proche de l’entrée, la salle d’attente pour ceux qui souhaitent participer mais qui n’ont pas encore rejoint d’équipe. Apparemment, « les teams » sont déjà complètes, il n’y a plus beaucoup de places et quand on cherche quelqu’un il est surtout question de compétences.

«Vous avez tous pensé à dormir ?» demande l’un des chef à son équipe, avec un grand sourire et de petits yeux. Rires dans la salle. Finalement, la plupart de ceux à qui je pose la question admettent ne pas avoir fermé l’œil depuis vingt-quatre heures. L’un d’eux ricane et me répond : «Mais si on dort, ça sert à quoi de faire un hackathon ?»

En effet, le mot Hackathon est en fait la contraction de «hack» et «marathon» et désigne un événement de programmation informatique collaborative. Des personnes aux talents divers (développeurs, designers, entrepreneurs) s’affrontent en équipe pour concevoir un prototype d’application ou de service en ligne sur un thème choisi. Le temps imparti à cette tâche est très court: un hackathon se déroule généralement sur un week-end. On y code beaucoup et on y dort très peu.

Les hackathons ont été créées par les nouveaux leaders multimédias (Facebook, Apple, Google, …) dans les années 2000. Comme souvent, les américains ont rapidement compris comment la compétition pouvait les aider à concevoir rapidement les nouveaux produits et services en ligne qui sont leur cœur de métier.
Depuis, de plus en plus d’entreprises françaises ont rejoint le mouvement : un opérateur de télécommunication (Orange), des compagnies de transport (SNCF et RATP), des banques (Banque Populaire, Société Générale), des assureurs (Axa)…

Alors le hackathon est-il l’avenir de l’innovation en entreprise ? Du côté des développeurs, on ne partage pas vraiment l’enthousiasme général et on dénonce les «dérives commerciales» du concept. «Un hackathon ne devrait pas se faire au bénéfice d’une société mais dans l’intérêt commun», «Le problème, c’est que des entreprises financent ces événements en espérant un retour sur investissement immédiat.».

En fait les entreprises sont de plus en plus dépendantes du numérique dans leurs activités, et elles ont donc choisi d’emprunter aux spécialistes leurs techniques d’innovation pour stimuler la créativité et instaurer les prémices d’une évolution de leur culture vers la promotion de l’innovation.

Malgré quelques belles réussites connues comme le bouton « Like » de Facebook, le virage de l’après-hackathon reste difficile à négocier pour la plupart des entreprises. L’organisation de l’événement est un formidable outil de communication auprès du grand public mais peu d’idées aboutissent. La SNCF, qui organise des hackathons depuis 2012, essaie de montrer l’exemple en prenant plus de temps pour aider au développement des concepts issus de ces événements. Une application a déjà vu le jour, Tranquilien, et deux autres sont à l’étude. La SNCF participe également au programme Data Shaker en partenariat avec Silicon Sentier, un hackathon d’un genre nouveau qui s’étale sur trois mois de façon à aller plus loin qu’un simple événement.

Des difficultés qu’on ne semble pas rencontrer aux Etats Unis où le phénomène a pris beaucoup d’ampleur ces dernières années, puisqu’il y a des hackathons organisés pour résoudre les problèmes de l’eau dans le monde ou encore en l’honneur des vétérans américains.

En conclusion, je vous propose ce super article de Florence sur le Hackathon « Hack the Office » du Crédit Agricole

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