Le week-end dernier j’ai vu Big Fish, un excellent film de Tim Burton.
Quel rapport avec le changement ? Changestorming ouvre-t-il une rubrique cinéma ?
En fait, j’espère que je ne vais pas vous décevoir, mais non… 🙂
Ce qui m’a particulièrement plu dans ce film c’est le storytelling. Cette capacité à raconter une histoire et capter l’attention de son auditoire. Quel meilleur moyen pour donner du sens, pour marquer les esprits, que d’échanger sur sa propre expérience et de la mettre en musique à travers des anecdotes et des histoires personnelles?
Une fois, j’ai surpris un collègue dire « tu vois, celui qui m’a le plus impressionné c’est celui qui parlait des asperges » au sujet d’un conférencier ayant pris comme exemple une expérience personnelle dans le domaine de la cuisine.
En fait, les conférences qui accrochent le plus leur auditoire sont celles où un patron d’entreprise raconte sa vision et son expérience à travers une histoire personnelle, plutôt qu’avec des slides de graphiques, courbes… C’est toujours ce type d’intervention que les gens retiennent. D’une part c’est différenciant des autres interventions, d’autre part les exemples marquent les esprits.
La caractéristique commune reconnue aux grands leaders réside dans leur capacité à faire adhérer à leur vision : ils savent capter l’attention et les regards de leur auditoire et ils installent très vite leur présence quand ils prennent la parole. Cette présence est liée à la confiance qu’ils ont en eux-mêmes et leur capacité à mettre en cohérence ce qu’ils disent (le contenu), la manière dont ils le disent (voix, ton, rythme, volume, timbre…) et les signes non verbaux (posture, gestuelle, mimiques, regard). En effet, l’impact d’un message est non seulement lié aux mots utilisés mais également à la forme, à la façon de le faire passer d’autant plus que la communication non verbale traduit les intentions et la conviction du leader dans la réussite du projet.
Mais quel impact auraient eu Gandhi, Martin Luther King ou Mandela si leur vision n’avait pas été une réponse à une aspiration des peuples ? Ces grands leaders savaient obtenir l’engagement des hommes et les faire œuvrer ensemble vers un destin commun. Le projet de changement doit aussi correspondre à un besoin. Il faut avoir les arguments qui permettent de passer d’un message ou une vision individuelle, à une vision partagée par tous.
Alors comment donner une vision dans le cadre d’un projet de changement ?
Tout d’abord partager une vision, c’est annoncer un futur. Or par définition quand on parle du futur il y a une part d’imaginaire, donc de rêve. Mais pour que cela fonctionne il est préférable que l’histoire reste de l’ordre du possible. C’est une forme de raccourci vers un futur déjà présent ou en passe d’être réalisé.
Ce futur doit être positif et en lien avec les attentes. Cela ne sert à rien de survendre quelque chose d’improbable. Par exemple, on ne va pas parler d’embauche quand il y a un plan social en cours.
De même, chacun a besoin de se projeter, il ne s’agit pas de rentrer dans tous les détails, mais d’expliquer synthétiquement un projet, une ambition, un but à atteindre.
Personnellement, j’aime démarrer par un exemple concret et personnel qui illustre le message que je souhaite faire passer. Par exemple, « Vous avez vu Big Fish de Tim Burton ? Voilà un formidable exemple de story telling !! »
Et pour un projet de changement ?
Un retour d’expérience d’une entreprise ayant plus ou moins les mêmes caractéristiques et ayant mis en place un environnement collaboratif, va montrer à vos collaborateurs que votre vision n’est pas impossible à réaliser.
Une fois votre histoire racontée, vous pouvez partager avec eux afin de faire évoluer votre histoire et votre vision. Partez de leur approche pour enrichir votre histoire. Il ne s’agit pas de remettre en question votre vision, mais de permettre à vos collaborateurs de s’approprier cette vision et de l’enrichir de leur propre expérience (ça ressemble à un atelier Changestorming ça ?!).