D’après le dictionnaire, « la bienveillance est une disposition d’esprit inclinant à la compréhension, à l’indulgence envers autrui ».
Dans l’entreprise, le management par la bienveillance est en opposition avec le « management pyramidal », jugé prétentieux. Au-delà des individus, c’est l’entreprise globalement qui doit être bienveillante car dans les années à venir l’attachement des individus à leur entreprise sera de plus en plus faible (générations Y et Z).
Pour préparer l’avenir et s’entourer des meilleurs collaborateurs les entreprises doivent donc changer leur modèle de management.
La raison d’être du Chief Happiness Officer
Le Chief Happiness Officer ou « Responsable du Bonheur », a pour principale mission de s’assurer du bonheur des salariés. Nouvelle fonction à mi-chemin entre RH et communication interne, ce poste suscite souvent la curiosité et à la fois un peu d’incrédulité.
Au quotidien le Chief Happiness Officer occupe pourtant des fonctions assez concrètes qui reflètent la culture d’entreprise et sont elles aussi soumises à des objectifs.
Répondre aux attentes des jeunes générations
En matière de satisfaction au travail, la France se classe douzième sur quinze pays (baromètre Edenred-Ipsos Juin 2016). Des entreprises ont ainsi décidé d’embaucher des CHO chargés de s’assurer du bien-être de leurs collaborateurs.
En France, les CHO sont surtout présents dans de jeunes sociétés du numérique telles que BlaBlaCar ou A Little Market. Composées de salariés ayant une trentaine d’années en moyenne, elles sont très marquées par la génération Y en quête d’un management flexible et convivial. Ces entreprises ont donc fait le choix de répondre aux attentes de leurs salariés et recrutent non plus des DRH mais des CHO.
En plaçant l’humain au centre des préoccupations, la fonction convient bien aux entreprises qui ont opté pour des pratiques managériales innovantes où le dialogue entre les différentes fonctions est perçu comme un gage de succès.
Tisser des liens entre les collaborateurs
Le rôle du CHO est aussi de créer une culture de travail forte et d’améliorer les relations entre collaborateurs, dans le but d’améliorer le travail en équipe.
Ceci est particulièrement valable dans les boîtes Tech qui, au fur et à mesure de leur croissance, voient parfois l’ambiance et l’esprit des débuts se perdre. Les patrons de start-up trop affairés par le développement de leur société confient désormais cette tâche à une tierce personne, laquelle doit savoir être fédératrice, bonne en communication, autonome et s’adresser à tous les profils de salariés.
Repenser l’organisation
Outre les actions visant à améliorer le bien-être des salariés, il s’agit également de réfléchir aux changements d’organisation plus en profondeur.
Dans plusieurs entreprises dans lesquelles je suis intervenu, j’ai remarqué que le télétravail était demandé par de nombreux salariés mais la direction n’y était pas favorable. Pourtant quand il y a des expérimentations, on s’aperçoit finalement qu’il s’agissait plus d’une question de confiance que d’organisation.
Le CHO a plusieurs levier aujourd’hui pour agir sur le bien être des salariés. Il faut cependant qu’il ait suffisamment de liberté pour pouvoir véritablement les actionner. Car chaque décision organisationnelle est un véritable changement de culture interne, je pense ici au télétravail mais aussi à l’intrapreneurship, la mobilité, les contrats/horaires adaptés aux besoins de salariés, la co-construction, les open space…
Améliorer les performances
L’idée d’accorder plus d’importance au bonheur des salariés concourt par ailleurs à augmenter leurs performances.
Ddes employés heureux prennent des meilleures décisions, gèrent mieux leur temps, et possèdent d’autres compétences essentielles au leadership. De nombreuses études universitaires (MIT, Harvard) ont montré qu’il existait une corrélation positive entre la proportion de salariés heureux et la performance. Par exemple, savez-vous qu’un salarié heureux est en moyenne deux fois moins malade ? Qu’il est six fois moins absent ? Ou qu’il est neuf fois plus loyal ?
En plus d’être plus performants et productifs, les salariés heureux ont plus de chances de rester longtemps dans l’entreprise qui économisera de l’argent en évitant des coûts de recrutement et de formation importants pour remplacer les salariés partants.
Remettre en question les standards du management constitue aujourd’hui un défi majeur pour les entreprises.
Mais la bienveillance génère de l’énergie positive. L’entreprise doit être bienveillante avec ses salariés si elle souhaite réduire le turn-over. Certes le contexte économique parfois rude tend à reléguer au second plan le côté humain. Les CHO sont donc dans l’ère du temps…